Les divers régimes conseillés par les hygiénistes sont basés en grande partie sur des croyances irrationnelles et sans fondements - bien que l'élimination du café, du thé, du sucre industriel et autres aliments raffinés ainsi que la tendance vers plus de crudités soient, par contre, logiques.
Mmmmh, l'idée de base de l'hygiénisme (au moins pour ce que j'ai lu du courant américain) c'était de retrouver la santé en suivant les lois de la nature, donc par l'action seule du corps, sans l'usage de médicament. De là ils se sont tournés vers l'alimentation la plus naturelle possible, d'où le cru et la suppression des aliments transformés. Ça n'a rien d'irrationnel ! Cela a été validé de manière empirique par la pratique des médecins suivant ce courant depuis le 19ème siècle, plutôt que de manière théorique. Le seul reproche qu'on puisse leur faire est d'avoir plongé dans le végétarisme et végétalisme par idéalisme (et par les modes de l'époque).
Mais grâce ce préjugé leur expérience, parfois sur plusieurs générations, est extrêmement riche d'enseignement ! Elle prouve bien que l'être humain n'est pas végétalien, à moins de contorsions dans son alimentation et de consommation d'aliments végétaux très rares (avalanche de graines germées ou trempées, noix exotiques, pollen, etc.), situation tout sauf naturelle (comme le végétarien est souvent obligé de consommer des produits laitiers animaux pour compenser l'absence de chair animale).
Donc actuellement ils en reviennent, et introduisent même sur leurs sites les expériences de Stefansson et Vonderplanitz. C'est tout sauf sectaire. Le mouvement a bien évolué depuis Shelton !
Le frugivorisme:
voir ici:
http://www.fruitarisme.lautre.net/"Comme les orangsoutans, qui mangent 100 % de fruits, nous avons un corps de fructivore arboricole : un sang transfusable uniquement avec celui des chimpanzés bonobos et communs
L'argument du sang transfusable est un peu léger pour justifier le frugivorisme. Quinton a montré qu'on peut totalement remplacer le sang un chien par de l'eau mer isotonique, par une transfusion. Après l'opération, non seulement il survit mais retrouve rapidement pleine forme et santé

. Ça doit fonctionner pour les humains mais évidemment personne n'a osé essayer !
Quant à moi, je n'ai pas les pieds préhensiles et j'avoue que ça me frustre de ne pouvoir grimper facilement en haut du cerisier chercher tous ses cadeaux avant que les oiseaux mieux pourvus ne se soient servis !
Plus sérieusement, profitons de l'inestimable expérience acquise pendant de nombreuses années par des végétariens, végétaliens et frugivores (en particulier hygiénistes car mangeant cru, dans des conditions presque optimales bien que non instinctives) :
L'alimentation végétalienne stricte conduit à des carences qui deviennent patentes
aux générations suivantes, dans le meilleur cas.
http://drbass.com/generations.htmlEvidemment pour l'alimentation frugivore, c'est encore pire. Déminéralisation, perte de dents, etc. peuvent survenir en quelques années.
Le problème c'est que nous ne sommes pas des bonobos justement, notre cerveau est proportionnellement bien plus massif, c'est peut-être la que réside le problème principal : il a besoin de nombreux et complexes acides gras pour fonctionner correctement et oxygéner ses cellules. Acides gras qu'il forme aisément à partir des graisses d'origine animale. À partir du règne végétal c'est beaucoup plus compliqué : certaines graisses saturées nécessaires peuvent être trouvées dans la consommation massive (!) de fruits tropicaux (comme la noix de coco), mais de nombreuses vitamines liposolubles essentielles feront défaut.
Comme le cerveau a la priorité sur toutes les fonctions du corps, ce n'est pas lui qui présentera les premiers symptômes : tous les autres organes s'adaptent pour qu'il puisse survivre, redirigent nutriments et vitamines à son profit. Un tel « sacrifice » sur le long terme est un fonctionnement anormal qui cause des déséquilibres dont les symptômes apparaissent peu à peu.
Oui, peut-etre que l'on trouve en théorie tous les nutriments dont nous avons besoin dans les fruits (de la Terre entière), mais de manière très déséquilibrée et le corps finit par s'épuiser à créer son équilibre à partir de cet apport.
Après lecture de cette page :
http://www.fruitarisme.lautre.net/nutrition.htmlJe ne pense pas qu'écouter
l'instinct soit la solution magique aux problèmes que pose l'alimentation frugivore. Ce n'est pas l'instinct mais un choix raisonné qui interdit un certain type de nourriture, alors comment justifier les vertus de cet instinct bridé ?
C'est peut-être un bel idéal que le régime « fruitarien paradisien », le seul problème c'est qu'il suffit d'ouvrir un peu les yeux pour voir qu'on n'est plus au paradis... Notre psychisme à ses limites et ses instincts destructeurs (qu'il faut combattre et non suivre aveuglément), notre corps à ses limites et ses besoins pour vivre sur cette Terre qui a ses règles physico-chimiques, aussi décevantes soient-elles pour nos idéaux.

Ayant l'esprit très ouvert, je suis prêt à croire que certains puissent vivre sans manger en aspirant les « énergie cosmiques », ou comme Marthe Robin (sur)vivre pendant cinquante ans en ne mangeant qu'une hostie par semaine. Il peut s'agir de signes de l'existence de réalités autres aux contraintes matérielles de cette Terre, mais de là à dire que ces expériences sont généralisables et recommandables à tous... non.
Bref, c'est à chacun de trouver son équilibre propre nécessaire à son épanouissement. Chacun sa voie à travers les contraintes environnantes, l'important est d'être conscient des choix uniques et non généralisables que l'on fait vis à vis de ces contraintes, et de ne pas de détourner les autres de leurs propres voies.
(donc je me tais, enfin.

)
Ce message s'est étoffé bien plus que prévu, des bonobos à Marthe Robin, qui l'eut... cru !

Pierre-Eric