mais il y a aussi nécessairement un flux dans l'autre sens pour éliminer les déchets du métabolisme des odontoblastes ... et n'ont pas de raison de rester piégées.
Malheureusement, ce flux n'emporte que ce qu'il est capable d'emporter, toutes sortes de molécules peuvent lui échapper, exactement comme dans toutes les cellules et tous les tissus. Il s'agit ici de molécules "non originelles" pour lesquelles l'organisme n'est pas génétiquement programmé. C'est une question de structures moléculaires pas de grosseur de molécules !
D'autre part, si des bactéries peuvent se frayer un chemin à travers émail et dentine pour atteindre ces molécules, le chemin existe aussi pour ces dernières pour sortir de la dent. Comme une bactérie est beaucoup plus volumineuse qu'une protéine, même ayant réagi avec un sucre, il serait toujours beaucoup plus facile aux molécules non originelles de sortir de la dent qu'aux bactéries d'y pénétrer.
Vous raisonnez en termes de dimensions : faites le même raisonnement avec un ballon de football vs. de la crasse qui s'est accumulée dans votre appartement. S'il y a un fort courant d'air, qu'est-ce qui sortira le plus vite ? Même erreur qu'au paragraphe précédent. Ce sont les reliefs moléculaires qui font que des molécules peuvent se fixer sur toutes sortes de récepteurs et s'accumuler avec le temps, et si rien dans l'organisme n'est prévu pour les reconnaître et les dégrader ou les éliminer elles peuvent stagner la vie durant.
il faudrait encore que celles-ci (ces batctéries) puissent se nourrir de ces molécules qui rappelons-le n'existent que depuis l'invention de la cuisine. Elles sont d'une très grande diversité, le nombre de réactions possibles entre une protéine et un sucre étant très grand.
C'est justement parce qu'elles sont extraordinairement nombreuses que le cas de figure que je propose a toutes les chances d'être valable pour une part d'entre elles, ce qui suffit pour expliquer que des bactérties "puissent s'en nourrir" - plus exactement, pour que l'organisme ait pu domestiquer des bactéries (comme il le fait pour bien des bactéries du microbiot) afin de dégrader des molécules qui échappent à ses propres mécanismes de dégradation. Les bactéries prises dans leur ensemble sont capables de dégrader des types de molécules beaucoup plus variés qu'un organisme unique ne peut le faire.
C'est pourquoi il est utile, du point de vue de l'évolution, que le corps sache utiliser des bactéries pour faire ces travaux de nettoyage. Tout se passerait bien au niveau des dents si les molécules indésirables n'étaient qu'à l'extérieur de l'émail ou à l'intérieur en toute petite quantité. Mais dès l'instant où elles peuvent s'accumuler à l'intérieur, et sachant que l'émail est un tissu microporeux, les mêmes bactéries, normalement appelées pour faire le ménage en surface au niveau de la dentine, vont provoquer des dégâts. Exactement comme les bactéries qui viennent faire le ménage lorsque des corps étrangers se sont fixés sous la peau peuvent faire des lésions irréversibles lorsque des excès de matières étrangères sont amenés en permanence par le sang (raison pour laquelle il n'y a plus d'infection avec l'instincto).
Ce n'est pas pour rien que notre organisme n'arrive pas à s'en débarrasser, c'est parce qu'il n'a pas encore inventé l'enzyme qui lui permettrait de la couper en morceaux. Certes, on peut imaginer qu'une bactérie, dont le cycle de vie est beaucoup plus court arrive plus rapidement à inventer cette enzyme. Mais ce n'est pas une seule enzyme qu'il faut inventer, il en faut des quantités astronomiques pour que la bactérie puisse se nourrir des molécules non originelles présentes dans la dentine
Il n'est pas forcément nécessaire qu'une bactérie "invente" une enzyme sur mesure. Les molécules produites par la cuisine sont d'une infinie diversité, mais elles sont certaines analogies, de sorte qu'un bactérie existant depuis des millions d'années peut fort bien disposer d'enzymes permettant de reconnaître et dégrader un type de molécules "inventé" beaucoup plus récemment par un cuisinier. Rien ne dit que cette bactérie doit être capable de s'en nourrir, l'organisme peut très bien utiliser une bactérie pour dégrader partiellement ou évacuer une classe de molécules nocives alors que cette bactérie peut se nourrir à partir d'autres molécules "alimentaires" charriées par le sang.
la modification de la flore microbienne buccale induite par la cuisson.
Cette modification peut en partie consister justement dans la "domestication" de bactéries nécessaires pour éliminer de nouvelles molécules nocives présentes soit dans la bouche, soit dans la dentine si elles sont échappé à une dégradation normale dans le système d'assimilation et se retrouvent circulantes dans le sang. Les auteurs de cette théorie raisonnent sur un mode passif, comme si la présence dans la bouche de molécules culinaires avait modifié le milieu et modifié le spectre bactérien, alors qu'il ne faut pas oublier la capacité de l'organisme de contrôler les bactéries qu'il utilise pour de multiples tâches (intestin, peau, muqueuses). Ces mécanismes d'adaptation symbiotique peuvent être archaïques, et pourtant fonctionner pour des molécules nouvelles, lorsque certaines similitudes avec les molécules originelles leur permettent de s'adapter rapidement à la situation nouvelle.
On sait qu'il y a beaucoup plus d'asthme chez les enfants des villes que ceux vivant à la ferme avec un contact proche à la terre et aux animaux.
Ces constatations ne permettent pas de conclure si simplement, car elles ne prennent en compte que cerrtains parmi les facteurs qui peuvent provoquer des allergies (donc l'asthme). Attribuer la réduction de l'asthme à une modification du microbiote due au contact avec la terre est une conclusion hâtive, qui passe à l'as les causes de modifications éventuelles du microbiote, et qui surestiment ses modifications (il est en fait extrêmement stable). Ce n'est pas la modification du microbiote qui provoque l'allergie, mais des facteurs alimentaires qui provoque à la fois des troubles du système immunitaire et des troubles de la flore intestinale.
Consommation de sucre en hausse, augmentation des bactéries cariogènes, augmentation des caries. C'est l'explication officielle. J'ajoute que la mastication d'aliments cuits, et donc dépourvus de bactéries, élimine les bonnes bactéries collées aux dents et libère la place pour les bactéries cariogènes qui vont pouvoir proliférer en se régalant des résidus de sucre.
Votre explication mécanique est sympathique, mais il faut savoir que la flore buccale est beaucoup plus stable que cela, tout simplement parce qu'elle est contrôlée activement par l'organisme. Croire que le passage d'aliments cuits va éliminer les bonnes bactéries de la plaque dentaire et faire la place à de méchantes bactéries n'a rien à voir avec la réalité, beaucoup plus complexe.
Il faudrait plutôt dire que les molécules apportées par la nourriture dénaturée vont déclencher la prolifération (contrôlée par l'organisme) de bactéries qui ne font pas partie de la flore buccale originelle. Mais justement, je pense que ces bactéries sont mise en jeu par l'organisme pour dégrader ce qu'elles peuvent de molécules dénaturées (et qu'elles vont attaquer les zones de la dentine où se sont accumulées des molécules de même type en excès, au point de creuser des caries lorsque la situation dépasse certains critères - ce qui est de plus en plus fréquent depuis quelques sièles et surtout avec la grande bouffe de l'après-guerre et ses aboutissants actuels).
Votre expérience de brossage interrompu permet difficilement de conclure à l'utilité du brossage : votre état a pu simplement se stabiliser après une période d'instincto, sachant qu'il y a de grosses réactions de détoxination dans les débuts, qui ont justement pu provoquer des accumulations dans la dentine de toxines remises en circulation, processus qui se sont forcément atténués par la suite.
Il est clair que je n'ai pas non plus assez de cas d'observation d'instincto pratiquée depuis la naissance pour pouvoir tirer des conclusions (le cas de mes enfants est toutefois intéressant étant donné le recul de l'ordre de 40 à 50 ans). C'est pourquoi je présente cette théorie de la carie dentaire comme une nouvelle hypothèse, qui mériterait d'être testée expérimentalement, vu aussi l'échec des méthodes jusqu'ici proposées comme le brossage et les dentifrices bactéricides.
Surtout, elle comble le vide théorique qui règne en la matière : elle permet de raccorder le processus carieux aux processus auto-immuns, conçus dans la perspective générale du rétablissement de l'intégrité de l'organisme, mais causes de dommages lorsque la pollution culinaire dépasse certains critères.