En effet, c'est ce que j'aime de cette liste. Elle mentionne les aspects trop souvent ignorés de la vie au paléolithique, malgré certains préjugés évidents...
On parle beaucoup, et avec raison, des chartes des droits et des libertés, mais un peu moins de leurs corollaires nécessaires que sont les devoirs et les responsabilités… Il me semble cependant manquer, à cette équation, un élément fondamental : celui des besoins fondamentaux des êtres humains. Bel exemple de pyramide inversée...
Je ne suis pas traducteur, mais enfin je vis en Amérique
L'extrait suivant est tiré du livre Western Civilisation in Biological Perspective, de Stephen Boyden, Oxford University Press, 1987. Il donne un aperçu intéressant des conditions de vie pour lesquels nous, humains, avons été évolutivement "conçu" au cours de millions d'années d'évolution. Gardez à l'esprit, lorsque vous parcourrez la liste ci-dessous, que les 10.000 ans de soi-disant vie «civilisé» que nous avons traversé jusqu'à présent, sont un clin d'œil dans le temps, au sens de l’évolution, et donc insuffisant pour que l'organisme humain puisse être adapté au mode de vie actuel. Dans de telles conditions contre nature, il n'est donc pas surprenant que nous vivions en développant un large éventail de
mal-aises physique, émotionnel, mental, social, culturel et spirituel, comme les maladies cardiaques, la maladie mentale, la toxicomanie, la violence, la criminalité, la guerre, ainsi de suite.
Selon le principe d’évodéviation, lorsque les animaux sont exposés à des conditions de vie qui diffèrent de celles pour lesquelles leur espèce est génétiquement adaptée, grâce à l'évolution, des signes d'inadaptation phylogénétiques sont susceptibles de se manifester. L'hypothèse a été avancée que, dans le cas de l'espèce humaine, le principe d’évodéviation ne s'appliquerait pas seulement aux aspects physiques ou matériels des conditions de vie, mais aussi à ceux moins tangibles du comportement, et des aspects psycho-sociaux. Il s’en suit, en supposant que cette hypothèse est exacte, que l’appréciation des conditions de vie autant matérielles que des aspects comportementaux et psycho-sociaux des personnes primitives pourrait fournir des indices importants sur la nature de la détermination biologique ou des besoins de santé universel de l'espèce humaine .
Avec ces pensées à l'esprit, une liste a été établie, qui est un résumé à la fois des conditions de vie des chasseurs-cueilleurs et, en acceptant le principe d’évodéviation et l'hypothèse où elle s'applique aux aspects immatériels de l'expérience de vie, des conditions de vie optimales pour l'espèce humaine en général. La liste commence avec les aspects matériels plus tangibles de ces conditions de vie et se termine par les aspects les plus intangibles, psycho-sociaux et comportementaux. En ce qui concerne les nombreux aspects postulés au sujet des conditions de vie propices à la santé, incluant les aspects immatériels, le principe de la fourchette optimale est applicable, c'est-à-dire trop ou trop peu d'un état donné peut être préjudiciable à la santé.
Les conditions de vie favorables à la santé chez l'Homo sapiens
1- De l’air pur, semblable à celui rencontré au cours de l’évolution d’homo sapiens, libre de contamination aux hydrocarbures, à l’oxyde de souffre, au plomb, etc.
2- De l'eau pure, semblable à celle rencontrée au cours de l’évolution d’homo sapiens, libre de contamination chimique ou de microorganismes pathogènes.
3- Des températures environnementales semblables à celles rencontrées au cours de l’évolution d’homo sapiens.
4- Une exposition à la lumière visible (durée et intensité) semblable à celle rencontrée au cours de l’évolution d’homo sapiens.
5- Des niveaux de bruit semblables à ceux rencontrés au cours de l’évolution d’homo sapiens.
6- Alimentation
a) Un apport calorique équivalent aux exigences du métabolisme. Des normes sociales permettant aux individus de manger quand ils ont faim, mais qui n'encouragent pas la surconsommation de calories en réponse à un rituel, une habitude, à l'ennui, etc.
b) Des aliments fournissant tout le spectre des besoins nutritionnels de l'organisme humain. (Pendant l’évolution d’homo sapiens ceux-ci étaient fournis par une variété d'aliments d'origine végétale, ainsi qu’occasionnellement animales.)
c) Une alimentation équilibrée, dans le sens de ne pas être constituée d'un excédant quelconque d'un constituant chimique ou d’une catégorie d'aliments particuliers.
d) Des aliments ayant la consistance de celle qui se retrouve dans la nature.
e) Des aliments dépourvus de contaminants et d'additifs potentiellement nocifs.
7- Un contact minimal avec des parasites ou pathogènes d'origine microbienne ou « métazoale ».
8- Un réseau effectif de support émotionnel procurant un cadre propice aux comportements spontanés d’attention, de sollicitude et de soins.
9- Des interactions fréquentes avec les membres de la famille élargie et les membres du groupe auquel appartient l'individu à propos de sujets d'intérêt et de préoccupation mutuels.
10- Des occasions et des stimulations nécessaires à créer des interactions en petits groupes concernant des projets d'intérêt et de préoccupation mutuels.
12- Un environnement social qui confère des responsabilités et des obligations individuelles face au groupe auquel appartient l'individu.
13- Des occasions pour l'individu de se déplacer spontanément et librement d'un petit groupe à l'autre, vers ou hors un état de solitude.
14- Des niveaux de stimulation sensorielle ni beaucoup plus, ni beaucoup mois élevés que ceux rencontrés au cours de l’évolution d’homo sapiens.
15- Un modèle de travail physique faisant alterner de courtes périodes de travail musculaire intense avec de longues périodes de travail musculaire médian, mais incluant également de fréquentes périodes de repos.
16- Un modèle de sommeil « polyphasique », ainsi que la possibilité de se reposer ou de dormir quand le besoin se fait sentir.
17- Des occasions et des stimulations nécessaires à l'apprentissage et à la pratique de travaux manuels et au comportement créatif en général.
18- Des occasions et des stimulations nécessaires à l'implication active dans des activités de récréation.
19- Un environnement hautement intéressant dans lequel les changements d'intérêts individuels se produisent constamment et à un rythme que la psyché humaine peut assimiler facilement.
20- Des occasions de pouvoir manifester une grande spontanéité dans son comportement.
21- Une grande diversité d'expérience quotidienne.
22- Des cycles de réalisations de court terme.
23- Des aspirations du genre à être vraisemblablement réalisable.
24- Un environnement et un mode de vie propice au développement raisonnable d’un sentiment : d'implication personnelle, d'utilité, d'appartenance, de responsabilité, d'intérêt, d'excitation, de défi, de satisfaction, de camaraderie et d'amour, de jouissance, de confiance et de sécurité.